dimanche 6 octobre 2013

Les Heureux Parents – E.Houdart- 40 p. - Thierry Magnier – 2009 – 16.30 €


Après l’Apprentissage amoureux, les héros (la sublime princesse et le vaillant prince) deviennent parents. Ils sont heureux de cette promesse d’amour nouveau. Mais même une sublime princesse peut devenir capricieuse et très encombrée par son ventre pendant sa grossesse. A la naissance du petit Prince merveilleux, leur vie bascule. Ils manquent de sommeil, ils se chamaillent pour éviter la corvée du change. Ils perdent leurs repères et beaucoup des petites attentions qui leur semblaient si importantes. Ils n’ont plus une seconde à eux, ils ne sont plus que parents. Ils doivent faire phase à l’appétit vorace de leurs deux enfants tout en gérant les crises psychologiques comme le complexe d’Œdipe. L’album déploie à chaque double page les étapes cruciales de la parentalité. Heureusement que la Princesse sublime et le Prince vaillant forment un couple solide qui a su rester uni dans toutes ces épreuves. Effectivement le récit parfois brutal est adouci par les illustrations qui montrent toutes les preuves d’amour échangées dans cette famille. Câlins, baisers et tendresse sont déclinés à chaque page. Une fois de plus les détails sont très importants. Notamment la bibliothèque familiale qui s’enrichit d’ouvrage sur la parentalité, sur la politesse ou sur la psychologie enfantine au fil des pages. J’ai adoré la page sur le changement de couche du premier enfant. Le bébé est allongé sur la fameuse bibliothèque (qui contient l’ouvrage Comment chier dans les bois, le Parfum de Suskind, Mr Caca, tous les tubes de la marque Weleda et à peu près 250 couches), une assemblée de putois passe en bas de page, le père porte un sac à dos contenant des flacons, la mère a une pince à linge sur le nez. Toute la double page est en dégradée de marron. J’ai aussi un pincement au cœur en lisant la page sur le couple couché avec leur bébé qui hurle. Leurs jambes entrelacées forment un nid recouvert par une couette veinée au bord arrondi représentant un cœur gigantesque. Malgré leurs cernes et un livre ouvert montrant un cœur brisé, les personnages dégagent beaucoup d’amour et de solidité. Cet album, tout comme l’Apprentissage amoureux, m’interpelle. Ils m’ont immédiatement fait penser à l’Ecume des jours. Ces ouvrages oniriques où la matérialité des objets est sans cesse mise en doute. J’aime les albums qui touchent les Petits comme les Grands sans trahir ou édulcorer. Dès 9 ans.