mercredi 25 septembre 2013

Vous êtes tous mes préférés – S.Mc Bratney/A.Jeram – 31 p. - Ecole des Loisirs – 2006 – 12.54 €/5.32 €

Je me rappelle qu’étant petite, je me demandais souvent si j’étais la préférée de ma mère ou de mon père. J’étais très vigilante au moindre signe ou geste de chouchouterie de leur part. Je ne sais pas si mes enfants se posent les mêmes questions que moi. J’essaye d’être attentive avec chacun et de respecter leurs différences. Certains de mes fils me surprennent, je crois qu’ils m’intriguent, je ne peux pronostiquer aucune de leurs réactions. D’autres me semblent plus familiers, je sais à leurs regards, leurs postures s’ils ont passé une bonne journée ou s’ils ont quelque(s) bêtise(s) à m’avouer. Néanmoins, même tous cachés sous la couette, je ne me trompe jamais sur l’appartenance d’une main, l’odeur d’un cou ou la douceur d’une peau. Je distingue leurs pas furtifs dans le couloir au petit matin et je sais lequel de mes fils arrive à pas de loup. Malgré les recommandations des pédopsychiatres, je suis incapable de conceptualiser cette notion de préférence. Dans cet album tout doux, trois jeunes oursons se demandent quel est le préféré de la portée. Le premier ourson s’interroge sur l’amour que lui portent ses parents car il n’a pas de tâche alors que ses frères et sœurs en sont couverts. Le deuxième petit est une jeune oursonne et elle se demande si le fait d’être une femelle n’ennuie pas ses parents. Quant au troisième ourson, il est si petit, qu’il se dit qu’il ne doit pas intéresser ses parents si forts et si majestueux. Heureusement que Monsieur et Madame Ours ne suivent pas les conseils des pédopsychiatres et qu’ils rassurent leurs petits sur l’amour immense et inaltérable qu’ils portent à chacun d’entre eux. Le récit est bien mené. La répétition de la phrase « Vous êtes les plus merveilleux oursons du monde » berce le lecteur comme une certitude. Le père et la mère offrent des réponses en écho qui s’enrichissent et qui rassurent leurs petits. Les tourments des oursons sont intéressants sans être angoissants. Ils permettent d’entamer le dialogue avec ses propres enfants s’ils ont besoin d’être rassurés. Les illustrations sont tendres et d’inspiration classique. Les expressions des oursons sont très réussies. Le câlin familial final donne envie de les rejoindre sous les arbres. La jalousie entre frères et sœurs est un sentiment fréquent particulièrement lorsque la famille s’agrandit. A lire dès 4 ans.