mercredi 18 décembre 2013

La Sylve profonde – R.Bertin – 162 p. - Oskar éditeur – 2012 – 13.95 €



Imaginez un été qui ne finit jamais. Inventez un Noël en terrasse et une Saint-Sylvestre autour d’un barbecue ! Pouvoir enfin user ces tongs et trouer ses maillots de bain par l’usure … Nous rêvons tous que l’été ne finisse jamais ! Mais j’avoue que depuis la lecture de ce roman, je serai presque soulagée de voir les feuilles brunir et les jours raccourcir ! A notre époque dans un petit village, Nicolas passe les vacances d’été chez son père. Fils de garde forestier et habitué à passer ses journées dans les bois environnants, Nicolas remarque dès le mois d’août que la nature ne semble pas se préparer à l’hiver. Aucun signe de dormance ou de ralentissement végétal. Les plantes fleurissent, les bourgeons se multiplient, les rameaux se développent à une vitesse folle En quelques semaines, les villageois semblent dépasser par leurs jardins, leurs balconnières et leurs potagers. Nicolas et son meilleur ami Abel font partie des premiers volontaires pour aider à désherber, à couper les arbres et à maintenir la forêt au limite du village mais malgré leurs efforts acharnés, la forêt gagne du terrain et dévaste tout les habitations. Les villageois se retrouvent sans électricité ni téléphone… Certains choisissent alors de rejoindre la ville la plus proche pour échapper à cette nature devenue menaçante. D’autres, comme Nicolas et ses amis, décident de se réfugier au cœur même de la forêt…J’ai beaucoup aimé cette robinsonnade « extraordinaire ». Le huis-clos sylvestre est mené avec brio. Les questionnements sur la survie, la loi, la vie en groupe sont pertinents sans être moralisateurs. Cet été infini et monstrueux incite le lecteur à réfléchir aux enjeux du climat, de l’écologie et à la place de l’homme dans la nature. Nicolas, le héros, est lui aussi en pleine maturation tout au long du roman. Il s’émancipe, grandit, murit et devient un homme solide auquel on peut avoir confiance. Pas de magie, pas de quête, pas de super-pouvoirs et pourtant ce roman est haletant. Dès 13 ans.

 

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