mercredi 18 septembre 2013

Maintenant c’est ma vie – M.Rosoff – 254 p. - Livre de poche – 2008 – 5.90 €


Dans notre monde, dans un futur proche mais à une époque incertaine, Daisy, 14 ans, New-Yorkaise est envoyée au vert chez sa tante en Angleterre. Daisy ne supporte plus sa belle-mère et déteste déjà le bébé qui devrait bientôt pointer son nez dans cette famille recomposée. Persuadée que sa Belle-Mère tente de l’empoisonner, Daisy, ne mange plus. Ce refus de s’alimenter est sa guerre, sa révolte et prouve tout le dégout que lui inspire le monde des adultes. A peine arrivée en Angleterre, Daisy tombe sous le charme de sa tante, Penn, de ses cousins Osbert, 17 ans, Isaac et Edmond, jumeaux de 14 ans et Piper, sa cousine de 9 ans. Sa Tante est appelée à l’étranger pour assister à une conférence sur la menace d’une guerre imminente. Habitués à vivre entre eux, les jeunes gens s’organisent pendant l’absence de Tante Penn. Promenade, pêche, baignade et lecture occupent les vacances de la petite tribu. Parmi cette famille d’adoption, elle trouve des repères familiaux, des liens de confiance et d’amour. Daisy s’apaise, se détend et commence à prendre conscience que la vie peut être source de plaisir. D’ailleurs Edmond et Daisy vont tellement se rapprocher que leur lien s’intensifie et les voilà enlacés dans le même lit. Ils sont cousins et ils s’aiment en secret, en silence et tout en désir. Malheureusement la guerre éclate et les jeunes gens se retrouvent livrés à eux-mêmes. Dans leur maison isolée, les jeunes gens ne comprennent pas tout de suite que les vacances sont finies et que la guerre réclame du sang, des larmes, des cris et aussi des séparations : Daisy et Piper sont placés dans une ferme afin d’apporter leur aide aux villageois dans les champs. Les garçons, eux, sont envoyés avec les hommes. Pour Daisy commence alors une longue descente aux enfers. Responsable de sa jeune cousine, Daisy devra dépasser ses peurs, quitter l’enfance et ses caprices afin de devenir une jeune femme sûre d’elle. Le style de Meg Rosoff est particulier, le récit oscille entre le monologue et le journal intime. Très peu de ponctuation, des phrases très longues ou se mêlent des sentiments, des descriptions, des anecdotes, des ellipses, des conversations silencieuses … Les premières pages m’ont déstabilisée, je cherchais le rythme de l’auteur, le chant du récit. Puis très vite, j’ai été happé par l’histoire et par cette guerre qui ravage la vie fragile de Daisy. Les héros, particulièrement Daisy, Edmond et Pipper sont très attachants. Daisy se transforme sous nos yeux, de jeune citadine capricieuse en mère courage pour protéger Pipper. L’amour interdit entre Edmond et Daisy est délicatement décrit sans jugement, sans leçon de morale. Ce roman est à conseiller aux jeunes filles un peu armées car les héros sont plongés en pleine guerre et certaines situations sont rudes. Il m’a rappelé La bicyclette bleue pour l’errance sur les routes, l’amitié forte entre deux jeunes filles que tout oppose. Humm, François Tavernier !